Trans Internet-Zeitschrift für Kulturwissenschaften 14. Nr. Februar 2003

Entre le néo-positivisme-néo-libéralisme et le post-modernisme

Endre Kiss (Budapest)
[BIO]

 

Les derniers trente ans de la philosophie ont élévé les deux grands courants de la pensée philosophique à un niveau, apte à former l'histoire et la société. L'un de ces courants consistait à renouveler la méthodologie de la pensée néo-libéraliste-néo-positiviste et celle de la conception des notions, méthodologie qui a réussi à rétablir la continuité du positivisme de l'ex Cercle Viennois et à formuler - dès les années 30 - les nouvelles visions anti-communistes et néo-libéralistes de ceux qui avaient été déçus du marxisme. Ces visions s'exprimaient tant dans la politique et dans l'économie que dans la méthodologie philosophique. Ce courant a acquis une situation décisive du point de vue de la stratégie globale pendant la décadence imprévue de la nouvelle gauche. Le deuxième courant représentait une complexité de la pensée post-moderne et il a acquis une position stratégiquement décisive aussi par le déclin conjoint et inattendu du néo-marxisme et structuralisme. Malgré le fait que les trente ans passés étaient été sans doute soumis à l'hégémonie intégrale du néo-libéralisme-néo-positivisme anticommuniste et post-moderne, ces deux courants se touchaient rarement réciproquement. Quand même, plusieurs relations symétriques pourront être révélées entre les deux courants synthétiques, chacun étant d'une portée historique et revêtu d'un espace intellectuel et politique.

La naissance des "similarités" (surtout au sens proprement dit du mot) et "symétries" entre les courants philosophiques qui ne sont pas liés l'un à l'autre du point de vue du contenu, du dialogue ou de la critique, pourrait être considérée comme un phénomène fréquent de l'histoire de la philosophie. La représentation des symétries du néo-libéralisme, du néo-positivisme et du post-modernisme ne peut être considérée en soi-même pour une expérience particulière. Celui-ci pourrait devenir particulier par trois motifs supplémentaires (et c'est rarement le cas). D'une part tant le néo-libéralisme, le néopositivisme que le post-modernisme sont revêtus eux-mêmes d'un caractère complexe, multiforme et bien articulé à l'intérieur du courant (1) qu'ils représentent, c.à.d. tant l'interprétation interne qu'extérieure et la langue pourront entendre des contenus bien différents de la même notion. Il faudrait prendre en considération combien d'éléments du hasard ont couvert le chemin qui a abouti à créer la notion actuelle de "post-moderne". Il y a aussi un autre exemple non moins instructif selon lequel l'appartenance étroite de trois grands éléments du complexe: néo-libéralisme-néo-positivisme (épistémologie-théorie de la science, théorie politique, basée sur les droits de l'homme, théorie économique) n'est pas devenue complètement transparente jusqu'à nos jours à l'égard des groupes sociaux qui en sont touchés intellectuellement et ceci a engendré des conséquences de grande portée, même du point de vue de l'histoire universelle: lors de la transformation de 1989, les sociétés du passage post-socialiste à une politique néo-libéraliste(-néo-positiviste) ont pu s'insérer à l'horizon de la structure économique néo-libéraliste(néo-positiviste) justement grâce à cette transition. Devant ce contexte, il serait opportun de définir plus en détails les contenus servant à déterminer les deux immenses complexes extrêmement compliqués. Par le complexe néo-libéraliste-néo-positiviste on entend une version philosophiquement antimarxiste du néo-positivisme épistémologique des années 20 et 30, et cette version renaît dans les années 60 et elle a amené l'apparition d'une philosophie centrée sur les individus et la démocratie et celle d'une théorie économique, appuyée sur la politique économique classique et libérale. Cette théorie économique déclare toutes les modalités de l'intervention de l'État pour un système totalitaire de plusieurs points de vue.

Par complexe post-moderne on entend la tendance sanctionnée par Jean-François Lyotard qui a redéfini les efforts considérés auparavant comme un post-structuralisme, cette définition a été faite par la définition de base de la fin de toutes les métanarratives et en qualité d'un groupe unanimement identifiable à l'égard de l'opinion publique. Ces efforts réunissaient des tendances(2) considérablement différentes l'une de l'autre, mais très étroitement liées du point de vue de certaines questions fondamentales.

Notre expérimence vise à examiner les influences des rapports de symétries des deux grands complexes sur la totalité de la philosophie contemporaine (notamment sur "Philosophie 2000".) Nous sommes, bien-sûr, conscients des difficultés de la catégorisation resp. du regroupement et des dangers qu'ils comportent également. La "philosophie contemporaine" est un contenu qui n'est à reconstruire qu'approximativement à cause des éléments multiformes de la sensation empirique. Ceci est le cas, même si les tendances centrales s'expriment de façon marquante. Nous relions les possibilités de la philosophie contemporaine, dérivées des rapports de symétrie du néo-libéralisme-néo-positivisme et du post-modernisme même aux domaines qui sontà l'extérieur de la philosophie; cependant on tient compte du moment historique du tournant du millénaire.

Pour ce qui est de l'analyse des rapports de symétrie des deux grands complexes très compliqués même en soi, il est opportun de révéler l'essentiel du caractère complexe. Tant ce néopositivisme-néolibéralisme que le post-modernisme ont un caractère complexe et synthétique, comme l'on le supposait auparavant. Ce caractère complexe s'exprime à l'égard des affirmations de base de la philosophie, des disciplines concernées récapitulées, mais aussi au niveau de la philosophie et politique ou de la politique des sciences, étant revêtues d'un caractère complexe. Ceci prévaut aussi pour le systeme des relations politiques, sociologiques et sociales. Ce complexe symétrique comme caractère couvre une structuration supplémentaire symétriquement contraire. Le néo-libéralisme-néo-positivisme ne sont pas tout simplement devenus institutionnels, mais ils sont devenus une base déclarée et sanctionnée du systeme institutionnel global. Il ne s'agit pas tout simplement du fait que le caractère (3) institutionnel du néo-libéralisme soit relevant, mais aussi qu'il s'agisse d'un caractère synthétisant, ayant un rayonnement (4) même actuellement. L'économie mondiale et la politique mondiale récentes sont évidemment appuyées sur des bases néo-libéralistes-néo-positivistes (5), le caractère global représente un déplacement (6) considérable non seulement par rapport au socialisme réel, mais aussi au développement du monde occidental après 1945. Même si l'on se borne aux comparaisons ou aux métaphores, il est vrai que le néo-libéralisme-néo-positivisme en tant que complexe a un caractère d'establishment et à la fois expansif. (7). Au sein de la symétrie, le caractere complexe post-moderne est symétriquement contraire à ce caractère. Le post-moderne est une institution virtuelle, mais ceci ne change nullement le fait que le caractère complexe soit décisif à notre avis. Pour justifier, on pourra mentionner plusieurs éléments (8) du mode d'existence de la philosophie, de la littérature, des arts et de l'architecture, mais il faut citer même les éléments les plus importants de la philosophie et du comportement (philosophique) post-moderne. La preuve qu'apporte l'institution virtuelle consiste en un effort décisif de la pensée post-moderne, d'empêcher - compte tenu de toute opinion possible sur la philosophie et malgré ces opinions - la naissance de la /des/ métalangue/s/ sur soi-même /notamment sur la philosophie post-moderne/. Devenir une institution virtuelle (ce qui a des éléments de réalité dans l'expression du post-moderne en tant que complexe) est un deuxième symptôme de la même importance de se réfléchir en missions, ce phénomène ne peut être interprété qu'en tant qu' intention (9) de créer une institution spécifiquement virtuelle et une formation de société. Dans ce contexte, on ne pourra pas négliger l'élément qui a pu déployer les efforts d'intégration existants, mais pas encore menés à bonne fin par le post-modernisme, par le biais du post-structuralisme. Le caractère complexe est dû justement à ce caractère complexe.

Les deux grands complexes philosophiques sont symétriques (deux fois même)par le fait que tous les deux sont organiquement appuyés sur les deux grandes tendances décisives et synthétiques de la politique européenne et de la pensée européenne. Sans faire de grandes analyses, il est aussi à constater que le néo-libéralisme-néo-positivisme est devenu la philosophie des courants conservateurs de la politique et ceci était en arrière-plan du fait que ces différents courants se soient rejoints d'une manière surprenante dans les années 70 et 80. Ces liens sont devenus très serrés entre les tendances conservatrices qualifiées du point de vue idéologique et entre les tendances philosophiques, économiques et politiques du courant néo-libéraliste.(10) L'orientation post-gauche de la tendance post-moderne pouvait rester un secret pour les observateurs superficiels pendant longtemps, mais les acteurs post-modernes eux-mêmes ne les articulaient point pendant longtemps.(11) Les rapports entre le post-modernisme et néo-libéralisme-néo-positivisme ne sont guère tout simplement symétriques. Le trait est symétrique du point de vue qu'ils sont entrelacés avec les versions tardives, voire "post" des courants politiques décisifs, mais il y a une symétrie aussi, selon laquelle ces grandes tendances politiques étaient symétriques l'une avec l'autre.

Les deux grands complexes philosophiques ne sont pas liés par des rapports du caractère politique ou intellectuel d'une grande portée.(12) Sur cette base, cet expérience est l'une des premières, visant à relier les deux grands complexes philosophiques l'un à l'autre. Leurs rapports politiques restent donc indirects, non-explicites et ils ne sont pas directement reconnus par plusieurs personnes. L'histoire de la pensée des décennies concernées est par-contre imprégnée par cette contradiction indirecte des efforts philosophiques. A ce propos, on ne devra négliger l'articulation brève du travail recelé du rapport de symétrie non plus. Les éléments contraires des complexes, opposés l'un à l'autre du point de vue philosophique et de la politique et de la philosophie, pourront exercer des influences également dans la même direction commune. Plus l'on approche du présent, plus ces constatations seront intenses. La totalité de notre exposé énumérera une série d'exemples concrets.

Le message synthétisant des deux grands complexes philosophiques et politiques consiste à annoncer la fin de la philosophie. Ce message représente d'emblée une position symétrique, mais identifique aussi. Même si l'on tient minutieusement compte de toutes les différences des deux grands complexes, nous considérons que les rapports de symétrie exprimés dans cette question répondent à nos exigences strictes. Le caractère commun de ces rapports consiste même dans le fait qu'aucun de ces deux grands complexes ne déclare directement la fin de la philosophie, mais ils les exercent d'une part dans la formulation des notions, d'autre part dans la logique des déclarations. Le néo-positivisme-néo-libéralisme idéalement typique met fin a la philosophie en tant que philosophie tout d'abord par les moyens de la conception des notions du type physicaliste et de la logique des sciences, si l'on ne veut pas choisir la version, selon laquelle dorénavant on considérera le néo-positivisme intégré dans le complexe néolibéral comme philosophie. A travers des deux types idéels post-modernes (Derrida et Foucault), on arrive à l'impossibilité récente de la conception des notions et du sens qu'on leur donne, c'est à travers ces canaux que l'on met fin à la philosophie. Plusieurs détails de ces questions seront encore traités plus tard dans notre exposé et, bien-sûr, de nouveaux détails pourront être insérés dans cette étude.(13). Il nous semble aussi que la déclaration de la fin de la philosophie devra être prise sérieusement en considération non seulement en tant que nouvelle thèse, mais aussi en tant que thèse formulée d'une manière différente. Le fait que le post-modernisme mette fin à la philosophie d'une maniêre récente, par de nouvelles stratégies et rendant impossible tout redémarrage, pourrait être considéré comme une expérience commune de tous ceux qui avaient lu des textes post-modernes, tout en évitant les efforts de les ranger rationnellement.

Le fait que l'on mette fin à la philosophie d'une manière différente comprend aussi les points de vue du néo-positivisme-néo-libéralisme. Tout cela pourrait être basé sur les grandes disproportions entre la conception des notions du néo-positivisme d'une façon réductrice et les positions multiformes et éventuelles de la philosophie.(14)

La symétrie des réformes liées à la formulation des notions, enracinée très étroitement dans la problématique de la fin de la philosophie, s'appuie sur une intention commune à un contenu différent selon lequel tous les deux grands complexes entreprennent des efforts par le biais de la reréglementation de la formulation des notions afin de redéfinir tout le processus de réflexion. Bien-sûr, par ce critère les deux grands complexes ne se séparent pas complètement de nombreuses grandes tendances de la philosophie, car la réglementation de la formulation des notions, resp. la réglementation de la constitution des objets comprennent, même dans la tradition, l'intention de réglementer la réflexion. Ce qui pourrait être similaire à la regle, peut devenir incomparable avant un examen plus concret. Dans la réglementation de la conception des notions/constitution des objets, les deux grands complexes conçoivent la conception exclusive de la réflexion "correcte" nous associant la conscience correcte des idéologies qui fleurissaient il n'y a pas longtemps. Les grands complexes marginalisent, voire criminalisent la conception des notions/constitution des objets "non correcte" qui exclut a priori la possibilité du dialogue visant à clarifier les notions. Ceci est étrange par rapport à la plupart des traditions. Les contenus contraires des intentions de base symétriquement conjointes s'expriment en tant que des contradictions symétriques. En termes métaphoriques, la stratégie du complexe néo-positiviste-néo-libéraliste visant à la conception des notions/constitution des objets est une stratégie "étroite" et "réductrice" de conception des notions/constitution des objets et elle suit un procédé "ample" et "élargi" dont les rapports symétriques et ordonnés attirent de nouveau les regards.(15)

L'instrumentalisation de la pensée de la sociologie des connaissances représente le type idéal de la conception post-moderne des notions/constitution des objets. Quand p.ex. Michel Foucault souligne la totalité du discours dans son exposé de 1970 en tant que dichotomie du "désir" ou de l'"institution", il applique cette technique. Ceci n'est pas uniquement complètement légitime, mais il est aussi important du point de vue d'un contexte néo-marxiste (16) revêtant une importance; même d'autres aspects que l'État, la société, l'autorité, l'objectivation, les jeux linguistiques, les valeurs, les traditions, le pouvoir, la répression sont synthétisés comme une institution, la libido, l'autoréalisation, la créativité, l'individualisme, la sexualité sont récapitulés en tant que désir.C'est la méthode sur la base de laquelle travaille la sociologie des connaissances. L'extension typiquement post-moderne de ceci prend le point de départ du fait que l'on commence à traiter les notions apparues comme résultat final de la reconstruction légitime de la sociologie des connaissances -le résultat final et légitime d'une transaction intellectuelle particulièrement compliquée et sophistiquée - comme une couche de base qui représente un nouveau caractère de l'objectivité, en d'autres termes on commence à traiter le "désir" et l'"institution" en soi, en tant qu'un objet fondé /il ne s'agit pas d'un processus complexe de réflexion sur la sociologie des connaissances, déjà mentionné/. On ne peut pas connaître tout élément essentiel de cette stratégie de conception des notions/constitution des objets, il est essentiel d'avoir confirmé l'existence de la conception post-moderne des notions, basée sur l'élargissement du procédé appliqué par la sociologie des connaissances, et d'avoir démontré le processus le plus important (pour l'examiner après par rapport à la symétrie, créée par la stratégie de conception des notions néo-libérale-néo-marxiste). Il faut mentionner que les prospectives de la conception des notions sont soumises aux mutations de temporalité. (Il est indifférent aux acteurs intellectuels de la période donnée si l'État, la société, le pouvoir veulent nommer le caractère conceptuel et objectif de l'autorité "institution". Il y a une situation tout à fait différente avec les générations venues plus tard, pour lesquelles il sera impossible de reconnaître dans "l'institution" l'élément de l'État, de la société, du pouvoir ou de l'autorité. Le perspectivisme de la conception pourra changer non seulement du côté de certains sujets (il n'est pas tout à fait indifférent si l'homme est confronté en tant que "désir" à l'État répressivement réimpartitif en tant qu' "institution" ou à la Banque Mondiale en tant que nouvelle "institution"décisive, la confrontation avec laquelle serait très irrationnelle, même si l'on en avait les raisons.) La version étendue de la conception des notions/constitution des objets du caractère sociologique des connaissances poserait des problèmes encore plus considérables du point de vue de la pratique de la société, y compris même la politique. Une telle expression de la discutabilité de la conception des notions/constitution des objets pourrait amener à la transformation radicale de la pratique sociale. Il nous est impossible d'exprimer des prétentions juridiques ou d'autres prétentions et d'exiger auprès de l'"institution" de respecter les promesses données de l'État providence. S'opposer au pouvoir de l'institution rend généralement impossible de faire la critique de certains moments concrets.(17)

Même ce type de la formulation post-moderne des notions met en relief d'une manière suffisamment distincte la corrélation qui est une partie composante non seulement de plusieurs procédures post-modernes, mais aussi du complexe néo-positiviste et néo-libéral (de même que de la grande proportion). Le comportement politique, correct dans une certaine mesure, doit s'associer au comportement philosophique correct, car la conception des notions/constitution des objets réalisée par un procédé élargi de la sociologie des connaissances est tout simplement impossible à être admise en possession des préconditions naïves, sans mission préalable il nous est impossible d'admettre l'antinomie du "désir" et de l"'institution". C'est la raison pour laquelle nous sommes, pour la première fois, contraints d'énoncer dans cet exposé le trait caractéristique très problématique de tous les deux grands complexes (à travers ceux-ci même pour la totalité des réflexions "Philosophie 2000", donc il semble que dans les grands complexes ce n'est pas le comportement philosophique correct qui nous amene à un comportement politique correct, mais le comportement politique correct engendre le comportement philosophique correct. Ceci ne représente pas une prise de position de base du côté des sciences ou de la philosophie, mais c'est une attitude ideológique (attention: elle peut s'exprimer même à plusieurs autres endroits à plusieurs reprises).

/On prend en considération, bien-sûr, les changements dérivés du complexe néo-libéral, et la stratégie de formulation des notions/constitution des objets néo-positiviste est le contraire de l'extension de cette stratégie sur une base sociologique des connaissances, et ceci crée même une relation symétrique. Cette manière de créer des notions marche de pair - malgré toute différence apparente - avec l'esprit réductioniste et physicaliste du Cercle de Vienne dans le domaine de constitution des notions/des objets et elle marginalise toute autre version de constitution des notions/des objets d'une manière unanime, visant à la justesse. Un exemple de grande importance de cette procédure consiste dans le fait que La société ouverte de Popper rompt avec la totalité de l'histoire de la philosophie. Dans notre tentative présente, nous choisissons un autre exemple qui exclut tout doute possible. Dans son ouvrage dédié à la critique de l'historicisme, Popper critique l'oeuvre de Károly Mannheim parue déja en 1934 en version allemande pendant son émigration aux Pays-Bas, et une deuxième publication en allemand a été suivie d'une publication en 1941 en anglais et intitulée: Man and Society in an Age of Reconstruction en tant qu'"argumentation la plus détaillée que je connaisse" de la planification de la société.(18) On se sent compétent à l'égard de cet exemple, car notre étude parue en trois langues nous a prescrit de nous approfondir dans le texte de l'oeuvre de Mannheim, mais il faut y ajouter que nous sommes confrontés en tant que fait empirique avec le phénomène que Károly Mannheim ait été considéré comme communiste sur la base de cette critique de Popper. (Ceci est d'autant plus alertant car cette oeuvre est une création anticommuniste, technocratique qui finalise les idéologies). C'est éventuellement l'endroit sur lequel Popper s'était, pour la première fois, positionné dans le rôle qu'il exerçait avec de plus en plus de succès à partir des années 1970 qui consistait à faire devenir communiste toute personne qui ne respecte pas ses règles de la formulation des notions/constitution des objets. Cette critique sur Mannheim est donc l'endroit sur lequel la conception réductive des notions pourrait exercer son influence en dépit de la formulation rétrécie des notions, de l'expression extensioniste de la sociologie des connaissances exercée par le post-moderne. Cette influence réductive relève parfois de la catégorie de l'éthique aussi. Bien que Mannheim s'occupe des problèmes de planification de la société dans un sens holistique, il le fait donc après une analyse longue et représentant le contenu central. Dans cette analyse, il juxtappose les rationalités substantielle et fonctionnelle concernant la situation dans l'histoire universelle resp. les tendances les plus importantes de la politique et de l'économie. Ce qui sera dit au sujet de la planification ne pourra être interprété que par rapport à deux rationalités. Dans la procédure apparemment monomanique appliquée par Popper dans la création des notions/constitution des objets ni les deux rationalités, ni leur juxtapposition, ni la notion de la rationalité ne sont abordées. On ne pose pas non plus la question s'il vaut la peine de parler de la rationalité sur la base de la modalité des notions de Popper. Sur cette base-là, Mannheim aurait pu aboutir -partant de l'interprétation de la IX. Symphonie à l'holistique de la planification de la société, afin de recevoir la critique sur la base de laquelle il peut être considéré communiste"(19).

La proportion symétrique de la stratégie néo-libérale et post-moderne de la formulation des notions/constitution des objets représente donc une controverse marquante: la manière néo-libérale/néo-positiviste de concevoir des notions a introduit et exigé une conception de notion rétrécie, réductive et du caractere physicaliste, tandis que la conception post-moderne de notion/constitution a introduit et exigé une formulation de notion élargie, et basée sur la sociologie des connaissances.

A notre avis, cette grande symétrie exerçait en premier lieu une conséquence négative sur la philosophie des décennies passées et donc sur la totalité des réflexions "Philosophie 2000", car dans cette situation la loi de l'ontologie de la société commence à se faire prévaloir presque par un automatisme des notions et cette loi indique que les influences étant relativement fortes et dérivant de deux grands centres opposés l'un à l'autre, se renforcent réciproquement et exercent une influence particulièrement puissante. Ceci dit en d'autres termes aussi que tous les effets négatifs et communs de post-modernité et du néo-libéralisme et néo-positivisme s'avéraient comme une force réelle qui forme l'histoire.

Au lieu d'évoquer une série de conséquences, on se propose de se concentrer sur les questions de base qui s'expriment dans des rapports supplémentaires et smmétriques de la grande symétrie de base, naissant dans le domaine de la conception des notions/constitution des objets.

Aux yeux du néo-libéralisme et néo-positivisme tout est considéré métaphysique qui ne peut pas être intégré dans le procédé réductif de la conception des notions/constitution des objets. Selon la post-modernité toute pensée du passé est métaphysique, les rapports symétriques continuent à subsister même partiellement, le cas échéant.(20) Nous avons une situation pareille lors de la sélection puissante d'une objectivité philosophique possible du type: néo-positiviste et néo-libéral (et lors de la mise àpart de ce qui reste), resp. lors de l'élimination post-moderne de la sphère des objets. Le moment symétrique est l'annonciation de la fin de la philosophie, communication faite des deux côtés (fin de la philosophie, une fois mentionnée dans l'exposé). Tout en simplifiant, on pourra dire: cela signifie pour toutes les deux options que ces options se désignent elles-mêmes comme une philosophie ultime et valable.(21) La même symétrique se révèle dans la complexité des questions portant sur "la fin de l'histoire", pour la question y relative et portant sur le potentiel utopique, dans la problématique du nihilisme qui s'y pose.

Les rapports sont symétriques même dans le positionnement fondamental /auquel nous avons fait allusion/ que ce n'est pas le point de vue philosophique correct qui nous amène à une prise de position politique correcte ou prise de position apte à identifier un certain groupe, mais à l'inverse, le choix correct du groupe, l'articulation de la loyalité du groupe revêtant une importance politique ouvre le chemin pour assumer des positions de démarrage philosophiques correctes. C'est une relation idéologique en tout cas, quoique l'existence soit niée naturellement par tous les deux grands complexes. Le problème de l'idéologie a par contre même des articulations directes: donc l'anticommuniste de Popper ou de Hayek n'était guère un élément inconnu comme le livre de Derrida sur Marx. A part cela, les nouvelles formes de l'idéologie sont démontrées par les deux grands complexes et elles sont rendues accessibles. Du point de vue idéologique, le complexe néo-libéralisme-néo-positivisme semble être le renversement du marxisme vulgaire. Tandis que le marxisme vulgaire a déclaré une forme concrète de l'idéologie comme une science, le néo-libéralisme/néo-positivisme déclare (tacitement) une forme concrète de la science comme une idéologie dominante. Le contenu idéologique post-moderne est aussi quelque chose de complètement neuf. Nous pouvons nous joindre aux les mécanismes de conception des notions/constitutions des objets de la pensée post-moderne totalement, si nous avons reconnu les attitudes préalablement exprimées d'une manière non explicite, auxquelles nous avons plutôt fait des allusions en tant que mission. Par cela, on s'identifie avec l'idéologie à titre préalable, même dans le cas où ce ne serait pas évidemment une tâche facile de définir cette forme de l'idéologie par une exactitude de sociologie des connaissances et de l'improviser. (Une autre question est que l'admission de la déconstruction pourrait signifier dans le cas concret un lien idéologique même à travers des fils directs comme ceci pourrait être confirmé même par centaines de personnes du théâtre régi par le régisseurs. Bien sûr, même le moment antérieur de la mission ne pourra faire défaut). Les deux idéologies du type neuf ne sont guêre à analyser dans leur totalité (et d'une manière caractéristique) et du côté des notions. Ceci est en plus une idéologie masquée. "La science rigoureuse" déguise le néo-libéralisme-néo-positivisme, et le post-moderne est déguisé par l'enthousiasme avant-gardiste et permanent, profondément enraciné dans la conscience européenne".(22)

La métaphore de la légitimation (policière) pourrait être la métaphore commune du complexe néo-libéral/néo-positiviste et post-moderne. Le néo-libéralisme/néo-positivisme lutte pour acquérir le pouvoir de légitimation et on ne laisse entrer n'importe qui dans le paradis de la "Philosophie 2000", si ce n'est dans le cas où l'on satisfait aux exigences réductionistes. Tout autre critère de la légitimation est délégitimé. Le Schengen post-moderne supprime la légitimation même, mais il délégitime la vérification.

Nous considérons cette alternative comme inacceptable, non seulement à cause du fait qu'elle est incompatible avec nos propres notions sur la dualité de la conception des notions/constitution des objets. Nous voyons un problème plus considérable (qui représente un danger accru pour la philosophie des années 2000) tant que le rétrécissement des règles de la légitimation philosophique et la suppression de la légitimation philosophique ne se réalisent pas essentiellement à travers des oeuvres de discussions inter-subjectives, mais ceci se fait par le medium du pouvoir interpersonnel et par surcroît pendant la phase la plus néfaste qui précède la décision sur les transactions philosophiques.(23) L'analyse des rapports du micro- et du macro-pouvoir est indispensable pour le progrès de la philosophie, éventuellement pour la survie. La philosophie ne pourra survivre dans un milieu nommé milieu à la Kafka tout est permis, mais il est impossible de légitimer quelque chose ou quelqu'un.

© Endre Kiss (Budapest)

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NOTES

(1) Le caractère du complexe représente d'une part l'unité de l'économie néo-libérale et de la politique néo-libérale et de l'épistemologie néo-positiviste, et d'autre part une forme spécifiquement éclectique des versions déformées du néo-marxisme par les outils de structuralisme, phénomenologie, sémiotique et d'autres disciplines. Bien sûr, les deux énumérations ne sont pas exhaustives. On remarque que les questions posées de temps en temps des côtés les plus différents négligent le caractère du complexe qui détermine actuellement l'existence de la société.

(2) Les présentes définitions sont d'intérêt typologique, alors on ne pourra s'efforcer d'être exhaustif du point de vue historique ou disciplinaire.

(3) Nous y avons fait allusion à plusieurs endroits. Ceci indique que l' "ordre actuel du monde" est essentiellement l'ordre du monde du complexe néo-libéral -néo-positiviste.

(4) On a fait l'expérience remarquable de mettre même le droit international sur des bases néo-libérales-néo-positivistes. Voir: Endre KISS: "Menschenrechte und Menschen im Strome der Globalisierung", paru: Völkerrecht und Rechtsbewusstsein für eine globale Friedensordnung." Réd:Ernst Voit et Joachim Klopfer, Dresde, 2000, pages:55-64.

(5) Un exemple très intéressant pour ce caractère de complexe (et du succès énorme actuel) est la conception de la social-démocratie occidentale (et de Labour), c-à-d. la conception Troisième chemin qui est équivalent à une conversion aux valeurs néo-libérales et néo-positivistes. Les partis socio-démocrates en cause n'ont bien sûr aucune intention de se convertir en réflexion politique, économique ou épistémologique du néo-positivisme-néo-libéralisme qui représentent des idéologies, mais ils veulent s'identifier avec le complexe néo-libéral et néo-positiviste considéré comme fructueux et vainqueur unique, et leur effort serait incompréhensible et impossible à interpréter sans une telle interprétation du complexe.

(6) A propos de cette enceinte d'idées, nous voudrions attirer l'attention sur un moment rare, question de savoir, de quelle manière dramatique le néo-libéralisme est opposé au libéralisme classique, le néo-positivisme au positivisme classique, la société occidentale actuelle et la civilisation à la société et civilisation occidentale et idéalement typique.

(7) Par cette dimension, nous n'entendons pas pour autant la force d'attraction simple en tant que logique pouvant être considérée comme caractère en fonction de la volonté, la formulation simple de cette question et même son positionnement représentant beaucoup de difficultés théoriques à cause du culte doctrinaire et spontané du complexe néo-positiviste et néo-libéral et à cause du défaut du centre.

(8) Cette modalité de confirmer le caractère complexe est basée sur le caractère "post-moderne" commun de certains genres, des activités intellectuelles et pratiques, en ce sens-là il nous rappelle fortement les "styles d'âge" traditionnels. Ceci n'est pas seulement légitime au plan général, mais il contribue à l'unification de l'histoire post-moderne qui n'empêche que nous ayons mis l'accent sur différents éléments du caractère complexe.

(9) Voir: Oeuvre d'Endre KISS:" De l'aspect du misionnement de la philosophie post-moderne" a paraître dans: Magyar Filozófiai Szemle, 1999/6. (directement avant publication). Bien-sûr, le missionnement avait une importance globale pour la philosophie et la politique des décennies passées concernant plusieurs autres courants, le missionnement ne se bornait donc pas à la sphère du post-moderne (même le complexe néo-libéral avait la faculté de missionner d'une manière puissante et il le voulait aussi, on pensera à la capacité de l'extension presque complete du système des valeurs juridiques de l'homme au fur et à mesure des années 80).

(10) C'était l'époque où il n'est devenu clair ni pour la gauche de l'Europe Occidentale ni pour la société occidentale, ni pour le socialisme réel quel complexe puissant naîtra de la nouvelle union du (néo)-conservatisme et (néo)-libéralisme, complexe qui pourra unifier la pensée juridique et l'ordre mondial de colorit monétariste.

(11) De ce point de vue (mais non uniquement et exclusivement), c'est le livre de Jacques Derrida qui pourra donner des orientations. L'histoire de l'articulation du contenu post-gauchiste et de la compréhension de ce contenu est un des détails de l'histoire de la philosophie du passé récent, les plus remplis des éléments intéressants du point de vue sociologique et des éléments volontaires stratégiques. Il nous suffit d'attirer l'attention sur ce que le caractère des courants de pensées post-modernes, qualifié d' "irrationnel" par rapport aux discussions traditionnelles a engendré - en tant que réflexe conditionnel la pensée de l'orientation possible du post-moderne vers la droite.

(12) On pourrait indiquer plusieurs raisons par lesquelles on évitera les confrontations ouvertes. Il faudrait en souligner un élément, notamment que les rapports réciproques sont liés au néo-marxisme, resp. à la chute du néo-marxisme. Le néo-libéralisme-néo-positivisme a profité de la chute du néo-marxisme, le post-moderne se mettait à la recherche des fuites après la chute du néo-marxisme. Les deux intentions de base n'ont pu trouver que difficilement les modalités des contacts directs.

(13) En premier lieu , la philosophie post-moderne à la Derrida n'a pas été insérée, mais ceci peut être motivé par le choix du sujet, restreint dans l'espace et visant une typisation idéelle.

(14) On pourrait faire l'addition des éléments qui font défaut de l'enceinte de la conception réductrice des notions/constitution des objets et cela met en place une dimension commune d'une immense série hétérogène comme c'était souvent le cas dans l'histoire de la philosophie.

(15) Bien sûr, il a fallu choisir lors de la représentation visant une typisation idéelle entre les stratégies différentes de la conception des notions/constitution des objets. Pour cela nous avons choisi le s.d. procédé "élargi" de la sociologie des connaissances comme type idéel (dont le représentant principal, mais pas unique est Michel Foucault, nous sommes donc convaincus que dans les réflexions "archéologiques" de Foucault s'esquissent aussi des stratégies différentes de ce qui était dit, et justement dans le domaine de la conception des notions/constitution des objets.

(16) V:E.Kiss: Le Post-moderne comme métaphilosophie, paru dans: Világosság, 1999/10. pages 14-28.

(17) On parle d'un contexte très concret de la réalité politique des décennies passées. Ce ne sont pas des institutions qui auraient été supprimées, mais leurs notions sont devenues impossibles, ce qui a engendré plusieurs conséquences. Nous pouvons nous attaquer aux choses qui n'existent plus et dont les notions ont été déja oubliées par nous. On n'aimerait pas évoquer l'impression de naïveté et faire semblant d'en ignorer les conséquences sociologiques et politiques.

(18) V. Karl R. Popper: La misère de l'historicisme, Budapest, 1989.

(19) Nous n'aimerions pas convertir notre oeuvre en un document de discussion, mais l'étude de cas indiquée est pour nous représentative pour l'activité totale que déployait Popper dans le domaine de la philosophie.

(20) On signale ici la possibilité d'appliquer la panoplie des instruments du soupçon de la métaphysique même sur les positions les plus évidentes de la philosophie tant néo-libérale/néo-positiviste que post-moderne, bien sûr il n'y s'agit pas que de la supposition d'une métaphysique du type récent.

(21) La thèse de la fin de la philosophie nous pose de nouveaux problèmes de légitimation. Pour ce qui est des nouvelles tendances, nous considérons cette question posée comme illégitime des deux côtés (excepté que l' une a deux initiatives, encore non parues dans l'histoire de la philosophie).

(22) Les deux types d'idéologies ont leur propre sociologie et à travers celle-ci, la propre politique aussi. Derrière le post-moderne se trouvait une nouvelle classe intellectuelle ou quasi-intellectuelle, leur naissance est due à l'État-providence. Derrière le néo-libéralisme se concentraient d'abord les conservateurs, puis les éléments du néo-libéralisme théorique et après de la droite anticommuniste, afin de missionner par la suite des groupes, issus des rénégats de l'État-providence et de la nouvelle gauche, ayant parcouru un chemin victorieux resp. groupes composés par des hommes dépourvus des traits caractéristiques de la perte d'identité sociale.

(23) Afin d'éviter les malentendus et fausses interprétations possibles, nous abordons la thématisation multiple et souvent nouvelle du probleme du pouvoir dans les deux grands complexes.


For quotation purposes - Zitierempfehlung:
Endre Kiss (Budapest): Entre le néo-positivisme-néo-libéralisme et le post-modernisme. In: TRANS. Internet-Zeitschrift für Kulturwissenschaften. No. 14/2002.
WWW: http://www.inst.at/trans/14Nr/kiss14.htm.

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