ABSTRACT:
À contre-courant, ce travail, pose l'hypothèse d'une évolution du discours des télévisions transnationales du Centre, depuis l'époque où il est devenu classique, pour les analystes, de confondre les utopies technicistes en recentrant le débat sur les contenus, révélant ainsi la permanence des stéréotypes de la rencontre altéritaire, que le développement des technologies de l'information ne permet pas - en soi - de dépasser. Au point de constituer peut-être une nouvelle doxa, le réflexe s'est installé, visant à pourfendre la négation de l'Autre dans les contenus de cette information médiatique transnationale, opérée par différents procédés: silence imposé, parole confisquée, image déformée, représentation apocalyptique, pensée normative et finalement disposition systématiquement instrumentalisée de l'information internationale au profit exclusif des lobbies occidentaux organisés autour de la source productrice dominante. Activée à la fois par la rebellion des identités périphériques malmenées, la recomposition d'une instance-public initiale à la faveur des flux migratoires et la montée générale de l'exigence, la critique de l'ethnocentrisme des médias transnationaux du Centre n'est pas restée sans impact, au niveau même de la construction de ce discours d'information médiatique. Tandis qu'une critique parfois rigide, parfois avertie, de la société de l'information stigmatise les conditions de production de l'information des majors occidentaux, la présente contribution appelle à réinterroger les trois lieux de pertinence du processus d'information: production, réception et construction, avant d'ouvrir ultérieurement à l'analyse du discours de la future chaîne française d'information internationale. Envisagée du point de vue de son espace public initial, l'étude pose finalement la question de l'identité, à partir de la contruction médiatique de l'étrangéité.
Mots clefs: production, réception et construction de l'information, ethnocentrisme, hybridation culturelle, identité
