ABSTRACT:
L'objectif principal de cet article est de présenter une nouvelle approche pour analyser les données correspondant à l'appropriation des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
En premier lieu, compte tenu des ambiguïtés existantes sur le concept de l'appropriation, nous présentons les différentes définitions et concepts de l'appropriation en sciences de l'information et de la communication. Diverses théories présentant un aspect relatif à l'appropriation ont été également examinées.
En deuxième lieu, nous présentons un nouveau modèle de l'appropriation des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Il est le fruit de l'interprétation des résultats de 75 entretiens sur les usages de différentes ressources et/ou supports de l'information et de la communication offerte par l'Internet ou non. Ce modèle décompose le processus d'appropriation d'une technologie en six sous-processus qui se renforcent ou s'atténuent mutuellement. Une partie de ces composants est centrée sur la technologie elle-même et l'autre sur le sujet. En ce qui concerne les technologies, chacune présente des caractères attracteurs et des caractères répulsifs. Les attracteurs sont la cause principale de l'adoption (appropriation) d'une technologie et par contre les répulsifs contribuent au rejet (non-appropriation) d'une technologie. Concernant le sujet, il existe quatre facteurs importants pour l'adoption ou le rejet d'une technologie, à savoir: les critères d'appropriation, les critères de désappropriation, le besoin et la connaissance. Selon ce modèle, le dernier maillon dans le processus d'appropriation d'une technologie est la banalisation. Elle s'opère à travers certains renforcements.
En fin, l'article analyse l'appropriation des moteurs de recherche par les scientifiques en utilisant ce modèle. Les données concernant l'appropriation des moteurs de recherche ont été extraites d'une enquête qualitative par entretiens semi-directifs qui a été menée entre mars et juin 2004, auprès de 50 chercheurs et enseignants-chercheurs en sciences exactes des établissements publics de Grenoble, parmi les 75 entretiens.
Mots-clefs: appropriation, non-appropriation, désappropriation, technologies de l'information et de la communication, chercheurs