ABSTRACT:
Les rites d’interaction à l’origine d’une communauté d’interprétation du surdouement intellectuel: l’exemple de la rencontre psychologue/ parents et enfant surdoué
Partant de la définition goffmanienne de "l’interaction" qui permet, selon le sociologue, de saisir la logique du travail de représentation, nous proposons, à partir de la rencontre psychologue, parents et leur enfant surdoué, d’analyser cette interaction comme étant le cadre dans lequel ces différents acteurs vont ériger un monde commun, à partir duquel les parents vont commencer (ou continuer) à se construire une expertise sur le thème du surdouement et de sa gestion au quotidien.
Nous pouvons d’ores et déjà affirmer que cette interaction ne peut se construire qu’à partir d’une connaissance mutuelle minimale de la part des différents acteurs. Il paraît donc indispensable d’aborder la question de la réussite de celle-ci par le biais de la compréhension d’un langage commun. Les parents ("les profanes") possèdent leur propre représentation du surdouement, transmise, au mieux, par les médias (TV, presse, radio), leur permettant d’acquérir du savoir, mais qui, toutefois, reste fortement biaisé. Le psychologue ("le professionnel") possède sa propre interprétation de l’enfant surdoué liée à des connaissances acquises en milieu universitaire. Comment réussit-il à traduire son langage "savant" aux parents? Quand et comment le psychologue et les familles vont-ils acquérir un langage commun?
Car, l’incompréhension de ce langage commun peut aboutir à l’échec de l’interaction. Nous allons montrer plus précisément, que la réussite de celle-ci dépend de la mobilisation et de la coopération de tous ces acteurs et du partage d’un langage qui, pour devenir commun, nécessite généralement une série de "traductions".
