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La migrité entre l'oral et l'écrit dans la littérature africaine
Emmanuel Matateyou (Ecole normale supérieure, Université de Yaoundé 1, Cameroun) [BIO]
Courriel: matateyou@yahoo.fr
ABSTRACT:
Dans la littérature africaine (orale et écrite) le déplacement des personnes est une réalité fécondante de création artistique et littéraire ainsi que d'une esthétique liée à la migrité. Appelée indifféremment littérature migrante, littérature nomade, littérature des frontières, elle permet une ouverture culturelle à la différence, à l'étrangeté parce que faisant ressortir l'expérience déchirante du déracinement des différents actants qui est vécue comme un deuil mais aussi et surtout comme une régénération, une renaissance, mieux une libération. Dans cette communication nous nous proposons d'examiner à la lumière de ce qui est dit plus haut les mouvements de personnes dans l'épopée Moneblum de Samuel Martin Eno Belinga à travers l'exil de Mekui-Mengomô-Ondo, le héros qui sera exilé au pays des Hommes bleus, d'une part. Le grossissement épique résultant des différentes confrontations sera analysé du point de vue de la création littéraire. Les mêmes perturbations vécues par les différents migrants de la littérature écrite africaine (cf. Beyala, C. Hamidou Kane, K. Bugul...) sont un élément fondateur d'un courant littéraire, la migritude, qui remplace progressivement aujourd'hui la négritude et qui fera l'objet d'une attention particulière dans la dernière partie de cette étude.
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