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Coordination, résumé: Herbert Arlt (INST, Wien)
Le point de départ des réflexions sur le projet «Virtualité et nouvelles structures du savoir» furent les questions soulevées par les facteurs essentiels des transformations sociales de notre temps et leur utilisation dans le cadre du développement de la région Centrope.
C’est ainsi que nous sommes partis de l’hypothèse de travail suivante: Au début du XXe siècle, l’argriculture était encore dominante. Au milieu du XXe s., l’industrie avait pris de l’importance. A la fin du XXe s., les sociétés du savoir ont commencé à se développer à un moment où l’exploitation des mines était en stagnation, où l’industrie était incapable de supprimer le chômage massif sans avoir de grandes subventions (et sans parler de l’agriculture).
On peut pourvoir aux besoins fondamentaux grâce à l’agriculture et l’industrie mais de nos jours le problème qui se pose concerne moins les capacités de production que la manière de produire (durabilité, écologie)et la distribution et les ressources fournies essentiellement pour promouvoir la recherche dans le développement de la technologie.Par conséquent,les problèmes liés aux possibilités de production et de distribution se prolongent ainsi dans les débuts de la société du savoir où l’analphabétisme (fonctionnel) et ses causes sociales constituent le noyau du problème.
Les conditions-cadre pour le développement d’une société du savoir, telles qu’elles sont perçues publiquement, représentent pour Centrope l’ouvertture des frontières, de nouveaux marchés financiers, une nouvelle mobilité (où les aéroports prennent une place centrale), de nouvelles structures de communication (internet, téléphonie mobile) et surtout le projet Union Européenne. Parmi les stratégies centrales du développement de la région, on constate la continuation de la concentration de l’agriculture et l’industrie, même dans une ville comme Vienne où la science joue un rôle primordial. Par ailleurs, dans une région comme Györ où l’industrie automobile occupe une place de premier rang, l’importance de la production du savoir comme facteur essentiel du développement de la région est mise en relief.
Cependant il existe en Centrope des transformations fondamentales bien que les conditins-cadre aient empiré. On le constate dans les planifications stratégiques publiques telles qu’elles sont mises en place à Vienne (plan de développement urbain), Niederösterreich (planification stratégique) et Györ (planification régionale), le tout de manière différente et avec des traditions différentes. Les résultats ou plus exactement les propositions de ce projet ont pour but de rendre plus perceptible la signification réelle de la virtualité et de contribuer ( par des propositions ) aux nouvelles structures exemplaires du savoir en vue du développement de la région.
Le savoir a toujours joué un rôle important dans l’histoire de l’humanité. Mais cette situation a pris une nouvelle forme avec les sociétés du savoir. On le remarque tout de suite à la façon de commercialiser où l’on essaie de vendre tout, du savoir à la production pharmaceutique et même littéraire (par où les tensions et injustices sociales ne sont transposées que dans un autre domaine). En effet, dans les sociétés du savoir surgissent de nouvelles qualités dans la manière de vivre, les productions, l’aménagement de l’espace vital etc.,que l’on peut percevoir, entre autres, de la manière suivante:
2.1. Le changement dans l’alimentation
Jusqu’à présent, les changements dans la nourriture étaient dus aux nouveaux produits alimentaires (révolution alimentaire par l’introduction de la pomme de terre, du maïs etc.),aux nouvelles épices (tel le poivre), aux nouvelles manières de faire la cuisine (cuisinière électrique, mets tout prêts,micro-ondes),à la connaissance d’autres cuisines en voyageant (spaghettis, pizza en Europe centrale). Cette influence continue de nos jours et se trouve en rapport avec la caractéristique de l’offre des chaînes commerciales. Mais les effets essentiels actuellement proviennent des connaissances de la médecine.Ces dernières sont habituellement de portée transnationale et contribuent beaucoup aux changements survenus dans les cuisines régionales - même en Centrope - .
2.2. La modification des villes
Le rôle du savoir, perceptible par le public, se reconnaît p.ex. dans la transformation des villes industrielles. On peut citer trois exemples : Linz en Autriche, Essen en Allemagne et Longyearbyn en Norvège, cercle arctique. Dans les trois cas, ces villes caractérisées surtout par l’industrie minière, devinrent des villes où le savoir joua un rôle prédominant - non seulement sous forme de musées, de festivals etc., mais aussi par la forme architecturale, le choix des couleurs et beaucoup d’autres aspects. Ceci est aussi vrai pour des villes comme Vienne ou Györ de Centrope où la simultanéité du non-simultané joue un rôle important. A Vienne, p.ex., on peut citer la transformation du gazomètre où une construction industrielle est devenue un centre d’habitation, de commerce, d’activités diverses avec bibliothèque/archives, restaurants etc.
2.3. La transformation dela production du savoir
Depuis les années 60, le nombre des étudiants augmente. Sur le plan quantitatif, il y a eu des changements: augmentations de ceux qui ont un diplôme universitaire, des quotas de recherche, de savants et de chercheurs. Ceci est valable aussi pour la région Centrope. Avec les mouvements étudiants, il devint évident que les producteurs du savoir représentaient un facteur social d'importance. Et dans les secteurs de la production, de l'administration, de l'éducation il existe un besoin accru (objectif) de producteurs du savoir. Mais personne ne s'est posé la question de la nouvelle portée sociale de la production du savoir. Et, sans cette remise en question, il n'y a pas moyen de faire des propositions créatives.
2.4. Les nouvelles exigences du travail
Il faut d'abord partir de la constatation que la production du savoir est une activité qui est essentiellement marquée par l'innovation. Dans les années 90, et non seulement en Centrope, elle trouve de nouvelles conditions-cadre avec l'internet.On ne la trouve plus seulement dans les grandes institutions telles que les écoles, les universités stc., dorénavant on peut tout vendre, des médicaments jusqu'à la philosophie en passant par la consultation financière. A côté des grandes institutions privées et d'Etat, on trouve une quantité de SA (productions individuelles) et un grand domaine d'activités d'utilité publique. Leur point commun est le fait de pouvoir reconnaître les signes, les textes, les images qui devient de plus en plus central (même au quotidien) et que, par ailleurs, ces capacités de développer soi-même des idées et de les mettre en pratique soient devenues des capacités de premier ordre. Cela amène p.ex. à poser à l'éducation des exigences d'un ordre différent de celui de la société reproductrice qui se transformait, certes, aussi mais gardait une certaine uniformité. Ce nouveau genre de travail demande une nouvelle opinion publique, chose qui n'est réalisée en Centrope ni pour le travail ni pour d'autres domaines. Bien plus, la structure actuelle du domaine public (la virtualité) constitue un des problèmes fondamentaux de la capacité de développement.
2.5. Les nouvelles représentations des intérêts
Les représentations des intérêts jouent toujours un rôle important dans des sociétés comme celles de Centrope. Il faut noter que beaucoup a été fait pour sauvegarder les intérêts des structures traditionnelles mais il n'y a presque pas de conceptions adéquates aux nouvelles formes de travail. Bien plus,on a transposé sur elles les anciennes structures de production et les payments sont utilisés pour assainir les anciennes caisses. C'est ainsi que le nombre d'unités (nombre de publications, nombre de citations ) etc. les "critères de qualité" jouent un rôle capital dans la recherche. Par là, on méconnaît totalement le fait que la production du savoir est une production sui generis et que l'évaluation des valeurs se fait autrement. Cette transformation des sociétés agraires et industrielles en sociétés du savoir ne font pas encore partie de "ce qui se raconte" dans la région, histoires marquées encore par les traditions. Il n'existe pas encore de jalons pour exprimer, de façon transnationale, la cuisine en Europe qui dépasse une simple addition de régionalismes. Ceci est un signe frappant du fait que la société du savoir ne fait pas encore partie de la conception sociale et que l'importance de ses formes et son potentiel ne sont pas encore reconnus publiquement.Cependant, des initiatives sont nées pour mettre en place des aspects communs sur le plan universitaire.
Il est donc évident que les sociétés du savoir commencent à se développer mais que, dans l'opinion publique, elles ne sont pas encore perçues consciemment (sauf dans les concepts stratégiques p.ex. de l'UNESCO ou de l'UE). Il faut donc se poser la question de savoir quelles sont les caractéristiques fondamentales de cette nouvelle qualité et comment, pourquoi, par qui elle devrait être promue.
3.1. Caractéristiques
La caractéristique essentielle d'une société du savoir est l'importance sociale fondamentale de la virtualité (savoir, formation des concepts) dans la production, la vie quotidienne, l'administration etc. Déjà lors de l’apparition des manufactures et de l’industrie la virtualité a gagné en importance: revues, journaux, puis au XXe siècle radio et télévision. En outre, des musées et autres institutions publiques ont fait partie de la formation de concepts (sur le plan social), et ce, déjà au XIXe siècle en vue de la production. Au XXIe siècle, l’éducation de la conception ne se limite plus à certains domaines de l’éducation, de l’administration, des sciences, de la recherche et de certains centres du pouvoir. Mais ces domaines sont aussi pourvus de barrières fiscales publiques. L’art n’est plus le seul à induire des transformations, la virtualisation gagne de plus en plus de domaines de la vie et devient ainsi un élément de la structuration de la production et de la société.
3.2. Nouvelles possibilités et créations de valeurs
C’est ainsi que surgissent de nouvelles possibilités et créations de valeurs.Ce qui est central n’est plus la reproduction dont l’importance reste liée à l’innovation. Mais l’innovation pouvait s’appliquer jusqu’à maintenant à des milliers et des millions, tandis qu’actuellement tous ceux qui participent à la production du savoir participent aussi à l’innovation. Cela ne veut toutefois pas dire que la production du savoir n’ait rien à voir avec la reproduction. Bien au contraire, les nouvelles formes de reproduction (signes, écriture, images, imprimerie, internet etc.)ont engendré de nouvelles conditions pour les innovations - les révolutions du savoir - mais la plus-value a changé et comprend deux domaines essentiels: la plus-value dans la production et la plus-value dans l’utilisation du produit. La plus-value dans la production est traditionnelle et dans une société du savoir elle connaît une multiplication et un accroissement qualitatif. L’utilisation du produit est rénovée, en ce sens que non seulement les formes traditionnelles gardent leur valeur mais, par une innovation dans l’utilisation, le produit gagne lui-même en valeur et ce, pas seulement pour la production, mais aussi dans la vie de tous les jours (et c’est justement ici que le savoir joue dans tous les domaines un rôle de plus en plus important).
3.3. Public et société du savoir
Depuis bien longtemps, il est impossible d’acquérir un savoir universel.Il en résulta des problèmes dans beaucoup de domaines parce que la réaction fut une spécialisation telle que certains domaines en furent exclus, et ainsi des erreurs furent inévitables. Ici, ce qui est important, c’est la présentation au public. Les résultats d’une production du savoir doivent être rendus publics.En effet, c’est dans la mesure où ils sont publics et criticables publiquement que les développements peuvent continuer.(Le principe de publier les résultats scientifiques est non seulement valable mais nécessaire. Et,dans ce contexte, ce qui compte ce n’est pas le nombre d’unités.)Cela prouve aussi que c’est l’idée qui est au centre de la présentation. En effet, ce n’est pas une grande quantité de citations qui peut couvrir des rapports complexes, et des coordinations éminentes ne suppriment pas un examen critique. L’essentiel est de formuler des idées et de les soumettre ouvertement à la discussion pour rendre un avancement possible. C’est sur ce principe que repose cette présentation de notre projet qui, d’une part, offre une généralisation et, d’autre part, permet grâce à l’INST de reconnaître les problèmes de même que les nouvelles possibilités. Ainsi l’INST - et non seulement les résultats de ses travaux - sont ouverts à un examen public en vue de faire connaître le facteur subjectif dans les développements actuels.
3.4. Administration et société du savoir
En Autriche-Hongrie, l’introduction d’une administration moderne sous l’empereur Joseph devint le facteur déterminant de la modernisation du pays.De nos jours aussi, en Centrope,on constate que les conditions favorables au développement ne surgissent pas d’elles-mêmes ni d’un marché etc. Au contraire, en vue d’une administration moderne il y a beaucoup à faire pour avoir des conditions-cadre adéquates. On pourrait ici citer les programmes Interreg, présentés lors de réunions publiques et où l’on peut soumettre des propositions.C’est justement cette nouvelle forme d’administration, qui fait des propositions mais qui demande aussi qu’on en lui fasse et qui est décidée à les inclure dans le processus général de formation de concepts,qui corresppond aux exigences de la société du savoir en développement et assurera son succès.
3.5. Possibilités de structuration
La caractéristique du développement actuel en Centrope est la simultanéité du non-simultané. Les anciennes formes de production coexistent avec les nouvelles et fournissent, pour une large part, encore des bases essentielles pour la vie de notre temps. L’inconvénient de cette situation c’est que des anciennes formes de production sont,en partie, appliquées aux nouvelles. Ceci est surtout valable pour la production industrielle qui fut longtemps le symbole des bouleverseöemts sociaux. Par comparaison avec l’industrie et ses locomotives, ses cheminées, ses machines etc., le savoir et sa production ne sont pas si faciles à reconnaître. Le savoir se présente sans bruit mais a transformé de fond en comble bien des domaines, comme nous avons pu le constater.
3.5.1. Financements mixtes
Les principes en vue de la promotion font partie du transfert des anciennes formes comme le nombre d’heures et d’unités. L’idée fondamentale en était qu’il fallait encourager l’industrie à se servir de la recherche tout en en finançant une partie - car, en fin de compte, elle y trouve son gain, lequel pourrait ne pas être réalisé au même niveau uniquement par un ajustement du marché. C’est un fait qu’il ne s’agit pas de financement pur de la recherche mais d’une autre forme de subvention industrielle.C’est ainsi qu’il faut comprendre les voix qui s’élèvent sur le bien-fondé de l’importance de la recherche pour le développement.
3.5.2. Etablissements d’utilité publique
Même si cette forme de financement est encore valable pour la production industrielle (et par la recette des impôts pour l’Etat), elle ne l’est guère dans le secteur d’utilité publique. Là, on se procure des milliards en proposant des réalisations individuelles. Il ne serait pas juste de leur demander encore de l’argent et des réalisations. Cela signifierait s’opposer au principe du traitement identique.Cette manière de faire, qui comprend en partie des charges très lourdes, est loin d’encourager une mobilisation.
3.5.3. Accès
A l’encontre de la production agricole qui a besoin de terres et de la production industrielle qui a besoin de capital, la production du savoir peut être constituée à moindres frais. Cependant, il faut prendre en considération le fait que p.ex. dans l’UE les conditions sont fort inégales.Les éléments essentiels de cette inégalité sont les conditions de demande et des pré-financements. Bien que ces conditions soient les mêmes pour tous, une différence survient étant donné que l’équipement en moyens est justement différent. A cause de cette dernière différence de moyens, les possibilités de se permettre les investitions pour les demandes ou pour effectuer les pré-financements etc., sont forcément différentes.Cette situation menait à l’exclusion de ceux qui avaient moins, ce qui, en principe, est inadmissible.
3.5.4. Vu le caractère de la production du savoir, il faudrait surtout souyenir les facteurs subjectifs comme les associations ou autres en leur accordant des moyens, supprimer les barrières devant l’accès au financement de projets en abaissant le montant nécessaire aux demandes et en abolissant les pré-financements (ou alors celui qui accorde les projets se chargerait des garanties et des intérêts).Par là,on pourrait contribuer à réduire le chômage des masses, augmenté par les difficultés d’accéder à un travail d’utilité publique.
Dans le cadre d’Interreg III, l’INST et ses partenaires ont surtout vu, lors de l’appel à participation, la possibilité de fournir une contribution dans les domaines suivants sous forme de projets :
Coopération scientifique
Echange d’informations
Elaboration de systèmes de référence dans le domaine de l’éducation et de la qualification.
Cela correspond ,d’une part, au travail de contribution à la mise en place d’une infrastructure, d’autre part au caractère propre de la société du savoir et permet de l’analyser dans le sens d’une remise en question par rapport aux développements sociaux. Bien que l’INST ait coopéré dès le début avec les collègues de tous les pays de la région Centrope, une nouvelle qualité de coopération peut prendre place au travers des phases de développement, de réalisation et de présentation du projet.
Cette nouvelle qualité réside dans le fait d’avoir atteint un résultat commun et dépassant les frontières au lieu de se contenter, comme jusque maintenant, de la présentation de chaque domaine respectif.Ce qui était important pour l’échange d’informations c’était de collecter et d’évaluer les données relatives aux rapports réciproques du développement régional et de la production du savoir et de les comparer avec des données d’autres régions du monde. Au centre se trouvaient les plans de développement des régions respectives (Vienne/Györ mais aussi Niederösterreich et Burgenland ) de même que des deux institutions concernées (INST/Faculté de l’Université de Hongrie occidentale à Györ). Ce sujet fit partie de la sessiom plénière de la Conférence internationale IRICS avec des groupes de travail et une exposition. Par ailleurs,une série de manifestations eut lieu afin de contribuer à mieux comprendre les productions du savoir et leur impact.
Quant aux systèmes de référence dans le domaine de l’éducation et de la qualification il s'agit surtout de ceux qui s'avèrent utiles dans le contexte des sociétés du savoir en train d'émerger. A cet effet, on a besoin d'une nouvelle conception du sujet, de l'objet d'étude, de nouvelles formes de transmission de la reconnaissance des signes ,de la lecture, de l'écriture, des interprétations, d'obtention des informations, d'élaboration et de mise en pratique des conceptions. Ces propositions ont pour but de faire acquérir une capacité d'action et de mise en pratique et de nouveaux accès au monde ( Cf.: ww.inst.at/vunw/begriffe/bildung.htm) Il faut y ajouter l'apprentissage de plusieurs langues car cela permettra l'accès aux formes spécifiques de la production du savoir et contribuera aussi à la création de nouvelles structures du savoir et à leur réalisation dans divers systèmes d'éducation.
En vue de la coopération entre l'INST et la Faculté de l’Université de Hongrie occidentale à Györ il était important d'abord de se rencontrer en vue des échanges d'information, de la coopération scientifique et du point de vue des nouveaux systèmes de référence et voir les méthodes de travail respectives. Au début ont eu lieu des activités publiques et des rencontres à Györ et la participation aux congrès internationaux de l'INST à Vienne.Les résultats furent intégrés dans l'exposition (INST) mais aussi dans la Conférence internationale IRICS (p.ex. section 4.3.: Les rapports interdisciplinaires et transdisciplinaires dans la transmission de la culture). On peut souligner les points suivants qui nous ont paru importants dans le cadre de ces rencontres :
5.1. L'importance de la réflexion
Même s’il s’agissait aussi de données, de bibliographie etc., le projet est néanmoins caractérisé par le fait que les idées et leur présentation furent au centre des activités.
5.2. L'importance des sciences linguistiques et littéraires
Même lorsque les développements sociaux étaient au centre, nos partenaires hongrois ont souligné que, pour eux, la langue et la littérature constituaient le sujet le plus important. Non seulement parce que cela correspondait plus au caractère des institutions partenaires, à l’échange des informations et au système de référence mais aussi aux facteurs relatifs au développement futur de Centrope.Car Centrope est une construction se basant sur la langue et pour laquelle on a fait de la publicité par les langues.
5.3. L'importance des sciences culturelles
Dans ce contexte, l’orientation des sciences culturelles dans les sciences des langues et des littératures est d’une importance capitale. La science de la culture ne doit pas être conçue comme une science indépendante (universelle) qui remplacerait les autres. Bien au contraire, il faut partir d’un savoir spécifique. Cependant les sciences culturelles constituent une plateforme (un public) qui permet un rééquilibre des informations tout en étant la science par laquelle le sens social de beaucoup d’autres disciplines peut être fondé.C’est ainsi qu’on peut souligner son rôle primordial dans les processus de formation des sociétés du savoir qu’il faut comprendre autrement que le rôle de la théologie au Moyen-Age ou la philosophie au XIXe siècle en Europe. Justement dans une telle société du savoir en train de s’affirmer, les capacités pour organiser l’opinion publique et pour justifier l’importance sociale sont décisives, car, dans le passé, sans elles ont eu lieu bien des ruptures.
5.4. Les langues
En se basant sur les recherches de l'INST, les langues sont considérées comme l'élément essentiel pour les révolutions du savoir. Dans ce contexte, il n'est pas uniquement question de commerce ("langues nationales", lingua franca) mais de savoir. Alors que la mondialisation de la technologie, des finances etc. est tooujours liée à des standardisations et que le savoir n'y est valable, en partie, qu' une certaine durée, il en va tout autrement dans la vie quotidienne, la politique etc. Une réduction des langues dans la société du savoir équivaut à une réduction du savoir. La langue du pouvoir perd de son importance. Ce sont les personnes, les sociétés qui passent au premier plan et donc les langues, non seulement avec leur capacité de métaphores sociales mais aussi leur capacité de mémoire collective.
5.5. Le tourisme
Dans la société du savoir aussi il existe des développements de nature contradictoire. Le tourisme du Siècle des Lumières signifiait découverte de mondes nouveaux. Avec le tourisme de l'ère industrielle des paysages entiers furent détruits. Avec le tourisme des sociétés du savoir, des identités régionales pourraient être financées aussi. C'est ainsi que le Musée National de Tbilissi (Géorgie) p.ex.devait rester fermé parce qu'avec le manque de touristes, lié aux conflits dans le Caucase, l'argent ne suffisait plus à payer l'électricité alors que des objets incomparables telle la Toison d'or y sont exposés.Par contre, à Vienne, la richesse provenant du tourisme permet non seulement de conserver des musées et de promouvoir la production du savoir (conférences) mais ces revenus pourraient aussi être employés pour la sauvegarde des nombreuses langues parlées à Vienne et pour y ranimer le développement social. La coopération scientifique, l'échange des informations et les nouvelles formes de l'éducation pourraient contribuer, dans ce contexte, non seulement à créer des éléments en vue d'une opinion publique commune (avec l'aide de l'internet surtout) mais au-delà de cela à instaurer un public commun plurilingue. Dans ce sens, un tourisme culturel orienté non seulement vers le passé mais aussi vers l'avenir commun de la région serait d'une grande utilité.
Dans le cadre du projet "Virtualité et nouvelles structures du savoir" une série de recherches fur réalisée en Hongrie et en Autriche.Elles ont montré que le phénomène "Centrope" n'était pas encore enraciné; en effet, il s'agissait d'un accord, de quelques projets, de présentations sur internet mais qu'il n'existait pas encore de discours avec des points communs ni de jalons en vue d'un public commun. On a aussi noté que pour Centrope il en allait de même qu'avec l'Etat-nation ou l'Union européenne. Tous ont des influences réciproques que l'on dénomme communément "mondialisation". Mais sans la mondialisation, les langues, les littératures, les arts, les systèmes de référence et les sciences ne connaissent pas de frontières. On peut le constater dans la thèse sur Centrope et la mondialisation (une assertion qui serait valable pour d'autres régions en Amérique, Asie ou Afrique) mais aussi dans les langues elles-mêmes. Donc si Centrope est l'objet d'une recherche, il faudrait prendre en considération les particularités régionales mais aussi donner une impulsion qui permette l'utilisation du savoir international et transnational. A cet effet, l'INST a organisé une Conférence internationale qui rende ce coup d'envoi possible.C'est pourquoi, certaines parties de ce congrès concernaient directement la région (séance plénière, exposition mais aussi sections) mais deux sujets-clé qui sont déterminants lors de la constitution d'une nouvelle région et forment le noyau de l'établissement de toute virtualité ont eu la priorité:
6.1. Reproduction
Aucune société ne peut exister sans se baser sur la reproduction de son savoir; c'est elle qui lui assure sa richesse aussi bien dans la production du nouveau que dans la mémoire.Donc il faut s'assurer du passé pour entreprendre toute coopération tournée vers l'avenir.
6.2. Innovation
Sans innovation les erreurs ne peuvent être corrigées et le développement est impensable sans innovation. Une innovation commune d'une région telle que Centrope pourrait servir de base pour organiser une nouvelle forme de vie ensemble. Car ce type de projets est indispensable pour l'avenir.
6.3. Input
Dans ce contexte, on a élaboré des aspects fondamentaux et donné l'impulsion à des thèses que nous allons traiter brièvement ici. La structure suit celle des groupes de sections (parfois un tel groupe comprenait jusqu'à neuf groupes de travail - au total il y a eu 66 groupes de travail, soit 66 sections).
6.3.1. Bases
Les contributions proviennent des perspectives de la transdisciplinarité, de la sémiotique, des sciences sociales et des sciences de la culture. Elles avaient en commun le rapport entre la mise en question et la formation de la conception et leur analyse. Les travaux ont clairement montré que le chômage massif et la dégradation des standards sociaux sont observés dans la mesure où les possibilités de la société du savoir ne sont pas prises en considération. Ici, il faut trouver un nouveau point de départ, dépassant les frontières et qui s'oriente d'après les possibilités fournies par l'instauration d'une société du savoir.
6.3.2. Intérêts vitaux
Dans ce groupe hétérogène de sections il s'est agi de littérature, d'amour, de victimes (de conflits sociaux), de nouveaux concepts (village global) et d'anciennes conceptions (la croissance et ses limites). Pour l'étude sur Centrope, les structures littéraires et les rapports avec le passé formaient le principal centre d'intérêt.
6.3.3. Conditions intellectuellesdes innovations sociales
Si la critique est une condition essentielle pour les innovations, les sections de ce groupe ont discuté sur les processus culturels modernes, l'importance des langues daans le post-colonialisme,les souvenirs contrastifs et les religions. Tous ces sujets ont une importance capitale pour Centrope surtout si l'on regarde ses composantes multiculturelles et ses perspectives transnationales.
6.3.4. Virtualité, transformations et structures du savoir
Ce groupe s'est directement concentré sur Centrope ( dans le cadre de la mondialisation) mais aussi sur les communautés virtuelles. La transmission de la culture et les projets pour les villes et les régions (surtout sous l'angle des planifications publiques de développements sociaux) en formaient le noyau .
6.3.5. Art et transformations
Les arts ont toujours formé la force motrice des changements sociaux.Cela est apparu dans les groupes de travail sur les fêtes, les formes narratives, dans une coopération Europe/Afrique, la littérature autrichienne et le film, dans des systèmes ouverts et clos, les zones frontalières, les chanteuses pop en Europe et la culture en tant que troisième puissance.
6.3.6. Ecritures, langues, images et savoir
Ce groupe de sections a montré l'importance des langues dans les processus sociaux - contacts culturels, découvertes, sous-langues, psycholinguistique, représentations artistiques, transmission de la culture (le Yiddisch), textes sacrés et non sacrés. Ce groupe a analysé la langue en tant qu'univers et le monde en tant que langue.
6.3.7. Organisation du savoir et bouleversements cognitifs
Les médias, les discours, les sciences, le féminisme, la littérature et la cartographie ont fourni des illustrations pour la production du savoir. Ces exemples furent riches de connaissances sociales qui sont aussi d'importance pour Centrope.
6.3.8. Structures, visions et éléments de conflits
Le passé constitue notre présent actuel: Siècle des Lumières, modernisation classique, bourgeoisie universelle, Black Cultures en sont des exemples frappants. Ils marquent les structures et font partie des conflits. Les sections ont proposé des projets d'avenir (qui ont, en partie, à provenir du passé) sur le plan de la formation des enseignants et pour la culture de la paix.
6.3.9. Continuités et discontinuités dans les virtualités
Les archives sont la condition indispensable pour la continuité, mais dans les médias récents on peut encore assurer la continuité des anciens sujets, espoirs, ou conflits.
6.3.10. Encyclopédies, canons, littératures et processus sociaux
Les contributions sur la littérature pour enfants et pour les jeunes indiquent des ruptures sérieuses en Centrope mais aussi de nouvelles possibilités.
6.3.11. Justice sociale et technologie
Font partie des bouleversements actuels l'accroissement de gain grâce aux technologies mais en même temps la perte de postes de travail - surtout lorsque les nouvelles possibilités de la société du savoir ne sont pas utilisées.
6.3.12. Culture et tourisme
Le tourisme est important pour toutes les régions, mais chaque région ne voit pas l'importance de la culture dans ce contexte. Au lieu d'utiliser le tourisme pour la richesse culturelle d'une région, le tourisme de masse conduit bien des fois à sa destruction.
6.3.13. Migration en tant qu'enrichissement social
Depuis toujurs la migration était un facteur d'enrichissement des sociétés. Mais de nos jours, on ne le voit plus souvent ainsi.
6.3.14. Régions et processus transnationaux
Il s'agit d'un groupe de sections important parce qu'il traitait de Centrope mais aussi de l'élaboration d'éléments constitutifs des sociétés du savoir - aussi bien en Europe que dans l'Arctique (tout en tenant compte de l'Union Européenne).
6.3.15. Politique, transnationalité, société civile
La consolidation de la société civile est un des principes fondamentaux pour qu'émergent les sociétés du savoir. Les recherches de l'INST et des partenaires de Györ se concentraient sur Centrope (surout Vienne et Györ) , certes, mais dans le cadre d'IRICS - même dans le cas de régions fort éloignées - l'évaluation a tenu compte de ce qui pouvait s'appliquer à cette région. Ainsi, IRICS a suivi les principes en vue de la constitution des régions actuelles par le groupe responsible du projet. Le contenu des différentes pages de cet Input a été réuni sous forme de thèses pour de nouvelles structures du savoir.
Ci-dessous se trouvent, sous forme de thèses, quelques propositions en vue de nouvelles structures du savoir qui pourront servir de base pour le développement ultérieur de l’échange d’informations, de la coopération scientifique et du système de référence pour l’éducation. Ce qui est essentiel, c’est que ces nouvelles structures du savoir ne sont pas des structures transmettant un savoir classique. Elles constituent la capacité de comprendre le monde virtuel et de l’utiliser dans l’action. Ce n’est que de cette manière-là que le chômage massif et constant pourra diminuer et que certains problèmes de la migration pourraient devenir un enrichissement de la société. D’où :
7.1. Nouvelles capacités
Un nouveau savoir signifie, aussi bien dans un système scolaire classique que dans la formation en général, créer de nouveaux accès au savoir. Autrement dit : pas de nouveaux sujets d’enseignement mais surtout des nouvelles capacités au travers d’une nouvelle formation.
7.2. Projet commun
Comme on l’a vu à plusieurs reprises, une entente en vue d’une stratégie commune fut la base pour pouvoir élaborer les éléments d’une société du savoir. Les exemples choisis pour ce projet furent Vienne (plan de développement), Gyõr (planification régionale) et le land de Niederösterreich (planification stratégique). Les régions mentionnées ici ont une longue tradition et ont de l’expérience dans la façon de préparer des projets pour leur région. C’est pourquoi il faudrait utiliser Interreg IV pour réunir les données et rédiger les projets dans des domaines stratégiques qui pourront devenir la base d’une entente commune. Un nouveau savoir signifie ici de nouvelles connaissances sur la région Centrope et peut être qualifié de stratégique.
7.3. Public
Dans la société du savoir le public est important. Le nouveau savoir se profile par un nouveau public. C’est pourquoi l’internet joue un rôle décisif. Les premiers jalons ont pu être posés avec les pages Centrope et les coopérations. En ceci, on s’appuie sur les directives du Conseil de l’Europe sur la participation (et par là vers un développement de la démocratie),et cela constitue une base pour que l’individu soit actif dans le cadre des processus sociaux. Plus cette forme de public (de savoir) est efficace plus grandes sont les chances de travail et d’intégration.
7.4. Pluralité
Comme il n’est pas possible de produire un savoir absolu, le principe décisif pour le développement du savoir est la pluralité. La qualité du savoir dépend dans ce cas directement des possibilités de critiquer. Donc un nouveau savoir veut aussi dire une nouvelle conception de la pluralité.
7.5. Production du savoir
Les points essentiels sont les suivants:
7.5.1. Langues, littératures, capacités d'interprétation etc.ne sont pas des domaines marginaux dans l’éducation et la recherche mais font partie du noyau des nouvelles exigences de production.
7.5.2. Variété de la production du savoir
Il faut veiller sur elle (surtout la production du savoir d’utilité publique). Il faut écarter les obstacles structuraux (justement par rapport au sens de la pluralité). Un nouveau savoir signifie aussi, dans ce contexte, de tout bien soupeser lors de l’enseignement et de l’apprentissage des capacités.
7.6. Accès linguistiques
La région Centrope est plurilingue. Le plurilinguisme est synonyme de richesse. Mais cette richesse sociale n’est pas utilisée. Une forme de tourisme culturel pourrait servir de base. Un nouveau savoir signifie ici pouvoir se présenter aux autres dans son originalité (non seulement en tant qu’individu mais aussi en tant que région).
Avec la nouvelle signification qualitative de la virtualité vont aussi changer les exigences du savoir. Un nouveau savoir signifie d’abord la capacité de pouvoir utiliser la virtualité en tant que sujet dans et pour une société. Dans ce sens, il faut changer dans l’enseignement les échanges d’information, la coopération scientifique et le système de référence.
Pour d’autres informations sur «Virtualité et nouvelles structures du savoir» (Notions, thèmes, exposition etc.) voir sur internet : http://www.inst.at/vunw/index_f.htm